An de grâce 387 depuis la découverte des terres abandonnées de Caelis, par Ibarion le Jeune. Isidil gouverne d'une main de fer dans un gant d'acier. Véritable tyran, il écrase toute opposition. Mais dans l'ombre fomente la résistance d'un peuple opprimé.
 
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Nikolaï Vassili Vladimir
Ystar de Kamerlan
Nikolaï Vassili Vladimir


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MessageSujet: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeJeu 13 Oct - 22:37

[Ce rp est ouvert aux Kamis et aux membres de la résistance mais laissez Chimère répondre en premier]

"Combien de temps encore Olaf?"

"Nous sommes presque arrivés, seigneur Ystar."

Nikolaï rejeta sa capuche de fourrure en arrière, dévoilant sa longue chevelure grise et une légère barbe de quelques jours. Depuis qu'il avait entamé son voyage, 12 lunes s'étaient levées à l'est et il n'avait pas prit le temps de se raser, à peine de se laver dans une rare rivière. En plein hiver, au coeur du pays glacé de Kamerlan, se protéger du froid était la priorité absolue, qu'importe l'âge et la masse de muscles. Le plus fort des guerriers pouvait succomber à une fièvre et tous les Kamis en étaient conscients. La tempête de neige de la veille n'avait pas arrangé la route et seul Nikolaï, monté sur son tigre blanc semblait suivre la route avec facilité, le pire étant pour les hommes à pied.
A dire vrai, il aurait aimé voyager en comité réduit et avec rapidité mais l'Ystar se devait de se déplacer avec une escorte et il en avait profité pour joindre sa destination avec une caravane de commerce. En ces temps troublés où des Caelis venait piller jusque dans le Nord, au moins ces marchants là seraient à l'abri. Ah...Caelis. Le 13ème Ystar était de plus en plus en proie au doute quand à la conduite à tenir. Il connaissait les ambitions démesurés de l'empereur de Borrosif et les coutumes de ce pays mais Caelis, pourtant plus proche lui était incompréhensible.

Visiblement, le peuple était si mécontent de son roi qu'il désirait se soulever mais il n'osait pas le faire. Ainsi, la rébellion fomentait quelques actions fourbes afin de déstabiliser le pouvoir souverain mais sans tenter de révolution d'ampleur. Tout cela restait obscur pour le Kami. Dans le nord, si le peuple ne voulait plus de lui, il lui suffirait de le destituer à l'Atlhing. Bien que cette option ne fut jamais employée, elle existait. Aucun Ystar ne s'imposait illégitimement. Le pouvoir des Rois de l'Hiver était fort mais désiré par leur peuple. La perspective d'un roi indésiré et illégitime parvenant à garder son trône restait surréaliste pour Nikolaï. Lui n'aurait jamais pu s'imposer par les simples liens du sang. Il lui avait fallu un exploit, des qualités morales, une sagesse. Peut être était il temps de remédier à cette situation. Alors, franchissant le sommet de la dernière colline, il vit sa destination:


"Volwoski-Alvanos". Il était temps."

Les deux forteresses, brillantes dans la lumière du soleil, se dressaient face à lui, hautes dans le ciel bleu du Nord. Elles faisaient office de portes de Kamerlan depuis les premiers jours de lumière, lorsque Harald le premier Ystar les avaient bâti pour bloquer les invasions venues du sud. Aucune armée n'avait su les franchir depuis et beaucoup s'y étaient essayées. Depuis plusieurs siècles, les Kamis envoyés là en garnison étaient l'élite. Une sorte d'armée parallèle répondant uniquement du Roi et qui n'avait pour autre but que de garder le passage. Les Malvakts, gardiens en langue Borrosien. Si Nikolaï pouvait être fier d'une chose dans son pays, c'était ce lieu et sa garnison.

Une fois arrivé au bac permettant d'accéder aux îles, il laissa son tigre Frandrift s'évanouir dans la nature et embarqua avec le capitaine de sa garde personnelle et ses 10 meilleurs hommes. Une rencontre diplomatique, même de moindre ampleur demandait un minimum de prestige. La traversée se fit sans incident et l'Ystar fut agréablement surprit de voir à l'arrivée une centaine de Malvakts au garde à vous, silencieux sur les quais, leur commandant un genou en terre devant son roi. Nikolaï s'avança et le releva, un sourire franc et amical sur son visage.


"Sven fils de Torkell! Depuis quand avons nous été séparés?"
"Et bien...Surement depuis que votre père m'a surprit en train de vous initier à l'alcool!"

Les deux hommes éclatèrent de rire et se firent une franche accolade avant de prendre le chemin de la citadelle ouest, la plus confortable. Une fois arrivés dans les appartements du commandant, Nikolaï se détendit un peu auprès du foyer qui brulait déjà et répandait une chaleur douce et réconfortante. Sven, de 10 ans son ainé, vint s'asseoir à côté de lui et lui servit une coupe d'hydromel. L'alcool acheva de détendre l'atmosphère.

"Alors, seigneur, que me vaut l'honneur de cette visite?"
"Affaire diplomatique!" Répliqua Nikolaï d'un ton las et avec un soupir. "Je suis en lien avec un membre de la rébellion Caelicienne. Ne voulant pas faire prendre de risques à aucun d'entre nous deux, je lui ai proposé un entretien ici, aux portes de nos deux royaumes. Il a visiblement l'intention de me faire une proposition."
"De quel genre?" S'enquit le commandant, d'une voix où perçait de la méfiance.
"Ca je l'ignore encore. Mais si il demande un entretien privé, cela doit être important. Il est plus que temps, de toute manière, de nous tourner vers le sud et l'ouest. Depuis 9 cycles que je suis Roi, je pense avoir amélioré la situation. J'ai trouvé le moyen de cultiver des terres en plein coeur de Kamerlan, j'ai crée des écoles, permit des progrès dans nombre de domaines, réglé les problèmes de famines...Il est temps de s'intéresser à ce qui se passe au dela de nos frontières."

Lentement, il se leva et alla jeter un oeil à le fenêtre. L'eau de la mer qui menait au sud resplendissait sous le soleil et sa lueur illuminait les deux citadelles de pleins feux. C'est alors que Nikolaï le vit. Un navire, voile typiquement Caelicienne se dirigeait vers la Porte du Nord.
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Chimère Sombregivre
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeSam 15 Oct - 0:12

Il arrêta son regard sur le morceaux de bois à quai, suspicieux. Non seulement, Parìs l'envoyait loin dans le Nord, mais en plus de ça, sur un vieil arbre croulant avec une voile qui ne lui évoquait rien de plus que du linge reprisé une petite dizaine de fois.
Il arqua le sourcil, en apercevant le capitaine. Vieux butor, il devait au moins être aussi vieux que la bûche qui flottait. Poussant un profond soupir, il croisa les bras sur son torse, sa capuche rejetée sur ses cheveux salis de sueur, de poussière et de sang, il resta encore un instant dans l'ombre fraîche de la petite ruelle.

Des dizaines, voir des centaines d'autres navires l'attendaient calmement, amarrés et prêt à reprendre la route. Des vaisseaux flamboyant, des galions superbes, des caravelles aux allures seigneuriales.
Mais non. Lui devait se contenter d'une espèce de radeau à cabine qui flottait uniquement car touché par la providence. La peste soit l'avarie de l'Orengard.
Mais plus encore, il était gêné par la mission qui lui incombait. Partir dans le Nord, pour parlementer avec un homme de trône, tout aussi puissant soutien qu'il puisse devenir, ne l'intéressait pas.
Au contraire, cela rebutait particulièrement l'Insurgé. Non pas qu'il ai quelque chose contre les Kamis, le seul exemple qu'il en ai jamais eu était sa mère. Ce qui provoquait en lui cette irritabilité si catégorique des mauvais jours, c'est qu'il avait l'impression de tous les abandonner.

Le petit bateau, tout aussi misérable qu'il puisse être, était un traitement de faveur pour la plupart des Insurgés en mission. Bien loin du quotidien qu'il connaissait et où il laissait ses compagnons, pour se couler quelques beaux-jours avait-il l'impression. Eux allaient se battre, tuer, et périr, alors qu'il n'aurait qu'a rester invisible à la vue de l'équipage pour arriver à bon port.
Le leader numéro un avait tout prévu. Les voyages vers Kamerlan étaient peu courant, et encore plus rare était la demande d'y envoyer un passager. Il s'était donc fait passer pour un riche homme d'affaire envoyant quelques échantillons de ses produits, en direction de l'Ystari, dans le but de commencer la négociation. Le brun ne devait tout simplement pas être surpris en tant que passager clandestin.

Ses doigts jouèrent avec le couteau qu'il portait soit à la ceinture, soit à la botte. D'un geste nerveux, il commença à dénuder un petit bâton, exhortant sa colère à le fuir.
Chimère ne tenait pas vraiment en place, il le savait. Il savait aussi qu'il s'embarquait pour une traversée de la mer du Nord, qui prendrait deux semaines au bas mot, si le temps s'y prêtait, et que les Pirates ne s'en mêlait pas. Chose plus que probable en raison de l'aspect de la coquille de noix sur laquelle il allait voyager. Qui irait bien piller une ruine pareille ?!

Les marins commencèrent à défaire l'encordage qui gardait la ruine à proximité du port. Attrapant furtivement une pomme dans un étal voisin, il se mit à s'avancer vers les restes du bateau, l'air naturel. Une démarche tout à fait normal, et pour passer inaperçu il avait fait tomber l'étoffe qui recouvrait son visage.
Ce n'est qu'en s'approchant et réalisant l'âge des matelots qu'il pensa à quel point ils devaient être courageux ou passionnés. Nombres étaient plus jeune que lui, certains n'avaient sûrement pas plus de treize cycles. S'embarquait là dessus pour un voyage aussi périlleux en perspective exigeait une certaine force mentale.

Chanceux, pour une fois, les moussaillons commencèrent à embarquer, et ne restait sur le port que le Vieux Capitaine. L'assommer aurait été plus qu'aisé, mais agissant ainsi (même si cela ne contredisait pas ses manières usuelles de faire) mettrait fin à toute discrétion. Il prenait déjà des risques en décidant de ne se nourrir qu'avec ce qui était déjà à bord, autant n'en pas rajouter une couche.
Aussi posa-t-il simplement sa main sur la proue et bondit, habile, sur le pont du navire. Accroupi, il restait invisible de l'extérieur, caché par le ponton en bois. Un bref coup d'oeil le renseigna sur la globalité de l'embarquement. Parìs Estaban avait fait charger de la soie en direction de Kamerlan. L'Insurgé ne dit rien mais n'en pensa pas moins. Il devait de toute façon faire vite les vas-et viens sur le pont étant monnaie courante de chaque bateau.
Subrepticement, il souleva une bâche de toile, et se glissa dessous. Il était parti, sa vieille lame courbe à la ceinture, son couteau en poche, son stylet prêt et une pomme en main.

Lentement mais sûrement, le Victory gagnait du terrain sur les flots. Les vents semblaient gonfler les chaussettes cousues dans le bon sens, et Sombregivre ne doutait pas que Got lui était favorable. Mais il en avait assez. Vraiment assez.
Le temps ne lui avait jamais paru aussi long, alors que l'Aster poursuivait la même course que depuis l'aube des temps. Durant l'Ay-Uïndir, celle-ci était même réputée raccourcie, mais il n'en était rien en réalité d'après l'Insurgé en l'instant. Les journées semblaient s'étirer, s'étaler et se briser. Il avait l'impression de beurre qu'on étirait de trop sur une tranche de pain déjà bien trop grande à l'origine.
Il ne pouvait strictement rien faire, sous couvert de ne pas être vu. La journée était passée à attendre, et la nuit, alors que la majorité des gens d'équipages dormaient (soit deux à trois) il filait en cuisine chiper quelques restes chaud s'il avait la chance d'en trouver, ou alors les provisions pour les jours à venir.
Tuer l'ennui lui devenait impossible, et ce ne fut que le quatorzième jour du périple qu'il tomba définitivement à court.

Il n'avait plus une once de Balphas.


"Terre ! Terre mon capitaine ! Terre !" Hurla l'un des gosses alors que le mendiant se plaquait les mains sur les oreilles, voulant dormir encore un peu. C'était le seul endroit ou il avait trouvé refuge contre l'ennui, le froid, et surtout le manque. La suite du voyage avait été rude, tant ces trois éléments s'étaient retrouvés amplifiés au fur et à mesure qu'ils bravaient les flots. Ces flots contre lesquels le Calicien pestait désormais. Trois longues semaines, s'il ne s'était pas trompé dans les calculs, soit près d'un douzième de cycle passés sur l'eau, à attendre. Un douzième de cycle sans avoir pu effectuer autre brin de toilette que de se rincer le visage une fois la nuit tombé.
Un douzième de cycle sans Balphas, un douzième de cycle durant lequel il réalisa plus que jamais que se défaire de la substance lui était ardu, douloureux, et incroyablement peu envisageable, malgré les soucis de santé qui commençaient à apparaître.


"C'est la fin du voyage mon capitaine..! Terre..! Ils nous ont vu !"

Malgré qu'ils ne s'agissent plus que de minutes, elles semblèrent devenir des cycles au jeune insurgé. Après tout ce temps perdu, roulé en boule, il lui fallait se dégourdir. Il lui semblait même que s'il ne bougeait pas tout de suite, il allait finir gelé sur place. Ses doigts devenaient déjà bleus depuis un bon moment, et souffler sur ceux-ci ne l'aidait pas vraiment. Son nez coulait, et il renifla sèchement, agacé. Ah, il devait avoir un joli air de poivrot ou de père Noël avec un pif pareil. Plus rouge peut-être que la capuche qu'il balança sur ses cheveux crasseux.
Une chose sûre. S'il était parti avec un air gaillard, il arrivait l'air misérable. Chance pour lui, il ne venait pas pour impressionner, auquel cas, il serait bien mal parti.

Enfin, le navire s'arrêta, mais l'esprit embrumé par les fraîches brumes du Nord, il lui fallut un instant pour le comprendre. Ce fut les bruits de pas, et les cris des garçons qui l'éclairèrent. Il attendit n'entendre plus rien pour relever la bâche prestement, et passer par dessus bord.
La neige imbiba bien vite ses bottes de cuir. Bien trop. Quoique d'une qualité tout à fait remarquable, elle n'avait rien de comparable avec la chaleur et la résistance des chausses Kamis. Le froid frappa de tous les fronts, mordant ses flancs, ses bras, ses jambes, griffant son visage, broyant tout ce qu'il pouvait. Le brun éternua fort, assez pour déclencher une avalanche d'après lui, mais il ne voyait aucune montagne à proximité. Rien de plus que de la neige à perte de vue.

"Temps de chien..." Lâcha-t-il remuant un peu le manteau blanc de la pointe de son pied. Il repensa à sa mère, et se mit à imaginer l'espace de quelques secondes que le choix entre Kamerlan et Achidéil n'avait pas du être bien compliqué. Levant les yeux de ses bottes, il les posa sur la forteresse qui se dressait devant lui, cassant la pureté du décor.
Non, le choix de sa mère n'avait pas du être facile en définitive. Il réalisait avec peine qu'il lui serait peut être indispensable de quitter Caelis de nouveau et pour toujours, et il saisit la portée de l'action de la jeune femme, bravant les ordres de son père, un de ces chefs de clans mineurs, pour suivre un des ces être à sang chaud du Sud.

Chimère Sombregivre remplit ses poches de ses mains, et commença à avancer. Il ne s'agissait pas de s'enraciner sur place, et de venir "décorer le décor". La forteresse n'était pas bien loin, il serait arrivé avant la fin de l'heure. Et il ne s'était pas trompé dans ses calculs. Au bout d'un heure environ, il foula du pied de la pierre, et s'en vit soulagé. A tout les coups, il allait tomber dans une de ses fièvres qui ne pardonnaient pas beaucoup.

La grande porte était ouverte. Un coup d'oeil le renseigna sur le travail des artisans. Ce n'était pas vraiment le même style que celui qu'on pourrait trouver dans les pays Occidentins. Beaucoup plus... Nordique, justement.
De loin, le troisième leader de l'Insurrection distinguait les traits et contours d'une silhouette particulièrement imposante. Ne sachant s'il avait été annoncé, ou quoique ce soit dans le style, et très peu au fait des manières de cours, il s'approcha, avant de déclamer d'une voix forte, malgré tout ce temps passé en tant que muet.


"Mes respects, Northman. Je suis Chimère Sombregivre, porte parole du Seigneur de l'Orengard. Il m'a été donné rendez-vous ici même, avec la personne de l'Ystar. Pourriez-vous m'indiquer la route à suivre ?"
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Nikolaï Vassili Vladimir
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeSam 15 Oct - 1:51

Nikolaï n'arrivait pas à en croire ses yeux tandis qu'il observait le navire Caelicien s'approcher du quais, encadré par deux Snekkas. Une vulgaire coquille de noix qui ne dépassait pas 40 pieds de long! Il en vint à douter que son visiteur fut sur ce navire mais ils étaient trop peu nombreux en cette saison à venir de Caelis pour que ce fut un hasard. D'autant plus que ce sois disant "seigneur de l'Orengard" avait promit que son ambassadeur serait dans les temps. C'était bien le minimum qu'il pouvait assurer. Faire déplacer l'Ystar sans venir sois même était déjà une marque d'impolitesse assez grande pour ne pas se payer en plus le luxe d'un retard.
Néanmoins, le respect qu'avait pu avoir Nikolaï pour cette rébellion était en train de fondre comme neige au soleil d'été. Si les insurgés avaient si peu de moyens, ca n'était pas d'aide qu'ils avaient besoin mais d'une intervention de leur dieu!
Mais déjà le navire s'arrimait aux quais et l'équipage déchargeait la cargaison. Avec un peu de chance, il y aura de la soie dans le lot. Ce tissu s'arrachait dans l'intérieur des terres malgré son prix, surtout chez les femmes.
Il fit signe au commandant de rester dans la pièce.


"Je vais l'accueillir personnellement. Prépare de quoi se restaurer, nous mangerons ensemble afin de lui signifier sa bienvenue dans le Nord."

Le 13ème Ystar se couvrit de son manteau et en saisir un autre qu'il offrirait à son visiteur. Les vieilles coutumes sont tenaces et il valait mieux éviter que ce "peau de lait" attrape une fièvre mortelle pendant la durée de son séjour. La nouvelle de sa mort serait surement mal vécue dans le sud. Descendant sans précipitation les marches de l'escalier qui le mènerait à la cour de la citadelle, il se demanda alors à quoi ce Calicien pouvait bien ressembler. Kamerlan n'ayant encore que peu de contacts avec le sud, il n'avait rencontré que peu de ses habitants et il savait qu'il ne devait pas se baser sur les légendes qui en faisaient des nains maigres et tous plus laids les uns que les autres. Ces histoires étaient juste bonnes à refréner les désirs de voyages des jeunes Kamis de l'intérieur. Ceux des côtes en savaient déjà plus longs sur ces étrangers mais ils en faisaient des descriptions si variées qu'aucun archétype n'avait pu être établit. Nikolaï pouvait aussi bien se retrouver face à un géant noir que devant un gringalet blond ou même...une femme. Ce dernier cas serait plus problématique. L'Ystar était au courant que les sudistes étaient très susceptibles au sujets de leurs femmes et que se trouver dans la même pièce qu'elle seul pouvait être un très grave geste de provocation.
Il soupira. Il détestait la diplomatie plus que toutes les autres tâches qui lui étaient dévolues. Il n'avait pas peur de faire la guerre, de charger en première ligne, de se creuser le crâne à chercher une solution aux problèmes d'irrigation ou de dégel mais voilà qu'il hésitait devant la simple hypothèse que son interlocuteur soit une femme. La baffe violente qu'il s'infligea eut le mérite de lui remettre les idées en place. Vu les moyens de l'ambassadeur, il n'aurait pas les moyens de rechigner sur les manières Kamis. Il ferait comme les traditions du Nord l'exigeaient et ca serait tout!


"Vivement que je retourne à Ivanologl."

Il arriva enfin à la porte qui menait à la cour. Il inspira une grande bouffée d'air tiède et pénétra dans l'atmosphère glacée qu'il chérissait tant. Déjà, aux portes de son pays, il lui semblait que le vent était trop doux et l'air trop docile. Aucune commune mesure avec l'intérieur des terres, malgré la présence persistante de l'hiver en cette fin de saison des glaces.
Alors, dans le vent glacé de Kamerlan, l'Ystar attendit patiemment que son invité de marque arrive enfin.
Les gardes vaquaient à leurs occupation sans lui accorder trop d'attention et ils n'y étaient en effet pas obligés. Le roi de l'hiver était avant tout au service de son peuple et sa présence n'imposait pas de se comporter de manière exemplaire. Ainsi, l'un d'entre eux vint même proposer à son seigneur une pinte de bière fraiche que ce dernier accepta. Des manières pouvait passer pour barbares, sauvages à toute l'aristocratie de Borrosif mais qui semblaient naturelles et saines aux Kamis. Une heure après l'arrivée du navire au port, un individu se présenta devant les portes.
Son allure évoquait tout sauf un rôle d'ambassadeur. Vêtu misérablement et visiblement assez sale, il évoquait plus un mendiant, un vagabond qu'un véritable émissaire. Son manteau rouge semblait avoir perdu de son éclat avec le temps, ses cheveux paraissaient gras. Mais ce fut son teint pale et la couleur jaune vif de ses yeux qui alertèrent l'Ystar. Cette teinte n'était pas, comme pour lui même, un signe de sang royal mais un trait caractéristique des drogués à la Balphas. La drogue était connue dans le Nord et interdite depuis longtemps. Seuls quelques clans pouvaient en consommer en temps de guerre car ils possédaient un véritable savoir dans son utilisation. Bien gérée, elle pouvait faire entrer les meilleurs guerriers dans une rage dévastatrice, lui rendant inépuisables et insensibles à la douleur, décuplant leur force par la même occasion. Autrement, son commerce était durement réprimé et Nikolaï comprit pourquoi en voyant celui qu'il devina être le Calicien qu'il attendait. Tout indiquait qu'il était en manque depuis un certain temps et que cela le mettait dans un état déplorable. Mais aussitôt qu'il se fit la réflexion, l'étranger avança dans la cour et l'apostropha:


"Mes respects, Northman. Je suis Chimère Sombregivre, porte parole du Seigneur de l'Orengard. Il m'a été donné rendez-vous ici même, avec la personne de l'Ystar. Pourriez-vous m'indiquer la route à suivre ?"

L'Ystar eut un léger sourire devant l'ironie de la situation. Mais ne voulant pas embarrasser l'homme qui avait déjà fait tant de chemin pour arriver jusqu'ici, il s'avança et plaqua sa main droite sur son coeur tout en disant:

"Velkmosts, Southman. Je suis Nikolaï Vassili Vladimir, premier du nord et 13ème Ystar de Kamerlan, fils de Erik Vladimir, Roi de l'Hiver et Protecteur du Nord. Venez donc avec moi! Votre route a dû être rude et les affaires qui vous amènent peuvent bien attendre un bain chaud et un repas!"

Il fit signe à un garde de monter faire préparer ce qu'il fallait dans les appartements du commandant. Ce "Chimère" n'allait pas avoir à redire de l'hospitalité du nord! Nikolaï avait d'ailleurs déjà une idée d'un présent qu'il pouvait lui faire...Mais plus tard. Il prit la direction de la tour de Sven, en prenant garde à ce que son invité le suive. Arrivé à l'étage juste en dessous des appartements, il fit signe au Calicien d'entrer dans une salle où des servantes remplissaient d'eau fumante une baignoire d'ivoire. Un présent qu'il avait lui même fait à Sven le jour de sa promotion à la tête de la citadelle.

Prenez tout le temps que vous voudrez. Quand vous serez prêt, montez à l'étage supérieur. Je vous y recevrais à ma table!"

Il referma la porte avec une envie de rire difficilement répressible. Cela devait être étrange pour un homme du sud de voir un Roi guider lui même ses invités à leur bain mais autant l'habituer directement aux coutumes du Nord. Peut être finirait il par les apprécier?
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Chimère Sombregivre
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeSam 15 Oct - 19:02

L'Insurgé fut rapidement soulagé : il n'aurait pas à s'entêter à essayer de comprendre le Kami. Non pas qu'il doutait de la qualité des interprètes de l'Ystar, mais il n'aimait tout simplement pas à avoir à s'adresser à quelqu'un d'une façon aussi interposée.
Lentement, il suivit son hôte, bien conscient de l'état déplorable dans lequel il était, et dans lequel il affichait la cause qu'il était sensé défendre auprès du Seigneur des Neiges.

Le garçon fulminait, simplement. Tant de facteurs ouvraient en ses yeux une rage séculaire. Plus que jamais, il avait l'impression de perdre son temps. Au loin, par delà les mers, ses camarades tombaient sous les coups de ces Royalistes sans légitimité. Le froid traversait sa peau, broyait ses os comme une lourde masse d'acier, alors que le vent venait hurler des murmures malsains à ses oreilles rougies par le climat polaire. Ses pupilles dilatées, ses doigts nerveux, et ses lèvres pincées formaient un théâtre bien peu acceuillant.
Sa main convulsa, indépendante de sa volonté, et d'un geste bref, il ferma le poing, à s'en faire palir les jointures. Tant par colère que par nécessité de ne pas être pris sur le fait par l'Ystar, au risque d'une mauvaise interprétation (réellement..?) qui pourrait coûter l'avortement des négociations.
Sot eut été le badaud de croire qu'il craignait la réaction de Parìs, ou même tout simplement qu'il avait peur de pas recevoir de soutien. Chauvin sur les bords, il prenait bien trop à coeur l'Insurrection pour la confier à des étrangers. Ils étaient tout simplement dans une situation si catastrophique que Sombregivre n'avait pu que se plier aux ordres.
Non, ce qui l'aurait réellement tué, si les négociations se révélaient trop peu productives, était sans aucun doute l'état de fait indéniable : il aurait fait tout ça pour rien. Abandonné sa nation pour moins que rien, et un rien particulièrement couteux. Il ne saurait dire combien d'hommes manqueraient à son retour, comment aurait évolué la situation. Il était tout simplement coupé du monde, et contraint d'agir par conventions. L'Orengard avait été très clair là dessus.

Aussi dénoua-t-il ses doigts, et tenta d'adopter un air plus décontracté, ou au moins, moins préoccupé. Il se savait bon dans la comédie, mais le sevrage forcé qu'il venait de subir et subissait encore en l'instant présent jetait bas cette faculté qu'il maîtrisait pourtant si bien.
Si la Libération occupait la majeure partie de son coeur, de son âme et de son crâne, la Balphas occupait son corps jusqu'au bout des doigts, son sang jusqu'à la dernière goutte, et une bonne partie de son esprit. Désireux de chasser l'image qui lui voilait les yeux, il fit le noir sur ceux-ci, abaissant les lourdes portes que formaient ses paupières, et se laissant guider à l'oreille.
Petit à petit sa respiration se calma, et il reprit possession de ces membres récalcitrants. La Balphas le faisait souffrir, quelque soit la situation. Présente, elle pouvait lui être si douloureuse que ses jambes refusaient de le porter, absente, celles-ci désobéissaient sans scrupules.
La peste soit cette addiction dont il ne voulait pas néanmoins se défaire.

La grosse voix de l'Ystar le tira du domaine onirique dans lequel il s'enfonçait plus en profondeur à mesure que leurs pas battaient la cadence.
Les voiles qui recouvraient ses yeux furent levés, et il vit enfin là où on le conduisait. Lui qui avait toujours été habitué à se contenter du strict nécessaire ne put s'empêcher de faire les gros yeux devant le luxe de la pièce. Ses seuls baignoires s'étaient avérées être des lacs, des rivières, ou des sources souterraines lors de ses séjours dans les mines d'Alparen.
L'ivoire lui était encore inconnu, mais il ne resta pas figé. Sa contemplation allait plus loin que la simple baignoire, son regard englobait toute la pièce. Il allait du sol au plafond, d'un mur à l'autre, de la baignoires aux servantes (l'une d'entre elles lui tapa même dans l'oeil. Une jolie brunette, aux minois plus que sympathique.)
Après un bref instant -quelques secondes tout au plus- d'absence, trop surpris par le spectacle offert à ses pupilles d'or artificiel, il lâcha, dans un souffle.


"Merci bien, Seigneur Ystar."

Le Northman ferma la porte sur lui et l'Insurgé se retrouva seul avec l'observation de la salle de bain. Seul ? Pas tout à fait. Quoiqu'encore présente, les deux femmes s'empressèrent de sortir, parlant dans un langage qui lui était inconnu. Le Kami. De fait il ne saisit rien de ce qu'elles se disaient, et n'avait pas le coeur à répondre au sourire de la belle brune. Un simple signe de main lui suffit.
Depuis combien de temps n'avait-il pas sourit..? Combien de jours, combien de cycles ? Il ne se souvenait plus avoir souri depuis qu'il avait retrouvé ses parents sur le lit de mort. Soit, une dizaine de cycles environ.

Sur ce constat qui le laissa indifférent, il tira son haut, commençant à se dévêtir. Il sentait la sueur, le poisson, le purin, et la mer. Son odeur parvenait même à déranger son propre nez, et comprit que l'Ystar l'envoie directement par la case toilette. Lui même était bien content de pouvoir se laver, et se défaire de ce qui lui semblait être une nouvelle peau. Collante, désagréable.
Nu, il se glissa dans l'eau chaude, et se laissa aller au plaisirs d'un bain, gardant néanmoins à l'esprit qu'il ne lui fallait pas faire attendre Vassili Vladimir.

Tout avait été mis à sa disposition, et une serviette enroulée autour de la taille, il entreprit de se raser. Se saisissant de son couteau de chasse, et prêtant attention à son reflet dans la glace, il se défit de cette barbe 'naissante' de trois semaines.
Propre, les cheveux brillants, et rasé, il ne renvoyait déjà plus la même image. Ses propres haillons d'argents bien trop sales, Sombregivre revêtit -bien qu'à contre coeur- une des tenues de soies qu'il avait récupérée dans la câle de la coquille qui l'avait menée jusqu'ici.
Désormais, tout de blanc vêtu, habillé en soie, et propre, il aurait été peu aisé de le reconnaître, s'il n'avait pas ses yeux si caractéristiques, et sa marque sous l'oeil. Chimère contemplant son reflet passa sa main dessus pour s'assurer qu'il était bien celui-là qu'il voyait dans le miroir, surpris.


Nikolaï l'attendait sûrement, et tout deux avaient beaucoup à parler. Ne sachant que faire de ces anciennes guenilles -qu'il souhaitait néanmoins garder, pour des raisons tout à fait particulières qu'il nous serait peu utile d'évoquer en l'instant- il les plia et les posa dans un coin de la pièce, espérant que les deux servantes reviendraient les déposer dans sa chambre.
Enfin, l'Insurgé laissa la salle de bain derrière lui, et ses atours. Il n'était pas des plus doués en négociations, mais se doutait qu'arriver en tant qu'invité à la table d'un Seigneur une épée au côté n'était pas la meilleure des moyens de montrer sa confiance. Mais il garda néanmoins son stylet, assez discret pour être dissimuler dans une manche, et assez long et fin pour blesser mortellement n'importe quel adversaire. Une arme de choix pour n'importe quel assassin.

Chimère arriva à la table de son hôte, et s'arrêta à l'entrée de la salle.

"Monseigneur Vladimir, vos baignoires sont tout ce qu'il y a de plus agréable ! Et votre table mérite les honneurs de plus grands chefs, rien qu'à en voir l'étendue..!"
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeDim 16 Oct - 20:48

Une fois la porte de la salle des bains refermée, Nikolaï reprit une grande bouffée d'air. La puanteur du Calicien était telle qu'il avait dû retenir sa respiration pendant les quelques minutes de l'ascension de la tour. Aussitôt il se félicita de l'y avoir mené. Il ignorait les moeurs du sud mais il était presque certain qu'un ambassadeur important aurait dû se présenter dans un autre état. Cette allure de mendiant était soit un déguisement soit un signe que l'insurrection allait mal...Soit les deux. Il aurait bientôt l'occasion de s'en assurer de toute manière.
A peine avait il monté quelques marches que de jeunes esclaves sortirent en gloussant à voix basse. Il leur ordonna de prévenir les cuisines que le repas devait être servit dans l'heure qui suivrait aux appartements du commandant Sven. Les jeunes femmes descendirent l'escalier à toute allure, visiblement désireuse de se soustraire à l'autorité de l'Ystar. Les esclaves de Kamerlan n'étaient pas les plus malheureux du monde mais ils avaient apprit à faire profil bas. Depuis Erik, le père de Nikolaï, aucun d'entre eux ne pouvait être tué gratuitement ni maltraité de manière régulière. L'affranchissement au bout de plusieurs années de labeur était devenu monnaie courante et l'usage voulait alors que le nouveau né naisse libre. Tout comme pour l'interdiction de la peine de mort, Kamerlan avait une avance certain concernant l'esclavage en comparaison à nombre de pays lointains.
Il arriva enfin devant la porte des appartements. La table était déjà dressée, attendant les plats. Des servantes s'activaient pour nettoyer les fourrures et le plancher de bois massif tandis que Sven tentait d'organiser le tout. Comme d'ordinaire, il avait besoin de se sentir maître de la situation.
Nikolaï marcha droit jusqu'à un fauteuil devant le foyer en faisant signe à son ami de faire de même. Une fois confortablement assis, il sortit sa pipe et la bourra de tabac de sa réserve personnelle, constamment gardée sur lui, pour se détendre avant le repas qui s'annonçait imprévisible.


"Alors? Comment est il?" Demanda Sven avec méfiance.

Nikolaï ricana, la pipe entre les dents.


"Comment dire ça simplement?...C'est un homme à l'allure et l'odeur d'un mendiant accro à la Balphas et qui semble détester de se trouver ici! J'espère que son supérieur a réellement quelque chose d'intéressant à proposer, autrement j'hésiterais à prendre cela comme une insulte.

Qui que fut ce "Seigneur de l'Ordaland", il ne devait pas être idiot au point de s'attirer les foudres du trône de l'Hiver. De plus, ce "Chimère" ne semblait pas avoir apprécié son voyage et Nikolaï doutait que le jeune homme fut masochiste au point de s'imposer deux semaines de trajets pénibles pour venir risquer sa peau. La résistance devait être au plus mal. Isidil approchait peut être même de son but ultime : l'écraser parfaitement. Au bout de tant d'années de lutte, cela n'aurait rien d'étonnant. Cela faisait des siècles que les Ystars se dressaient contre tout risque de guerre civile. La population de Kamerlan étant divisée en clans, les conflits étaient courants avant que Harald le Fort ne s'impose comme le symbole de l'unité du pays. Depuis, les Rois de Ivanologl régnaient avec l'accord du peuple.

"Comment peut on en venir là? Comment le même peuple peut il se déchirer alors qu'il existe un roi?
"Le trône de Caelicia n'en est pas un. Il a été usurpé par Borrosif. Tout le mal qui s'est répandu jusqu'à nos frontières vient de cet empire là. Un jour, c'est ici, à nos portes qu'il arrivera.
"Et bien qu'il y vienne! Il trouvera à qui parler cet empereur! Moi au moins je n'ai pas à craindre mon propre peuple! L'Ystar n'a pas peur des tempêtes du Nord!

A cet instant, la porte s'ouvrit et une colonne de serviteurs portant des plats entreprirent de remplir la table de délices tous dignes de la capitale de Kamerlan. Sven n'avait donc rien laissé au hasard! Nikolaï fut soulager de constater à quel point il avait derrière lui des hommes solides sur lesquels se décharger un peu. En tant que général des Gardiens, Sven était l'un des Kamis les plus puissants de tout l'empire et de le savoir fidèle et valeureux apaisait l'héritier des Vladimir.
Il fit signe à son ami de s'installer à la table, à sa droite. Celle ci pouvait accueillir une dizaine de personnes mais même pour des repas plus confidentiels, elle se révélait parfaite. Il valait toujours mieux avoir plus que moins. Diplomatiquement c'était une des règles les plus élémentaires. Une autre était de savoir se faire apprécier des autres. C'est pour cela qu'il fit signe à un des serviteurs qui tenait un paquet étrange de le déposer à la place du calicien. Un peu de Balphas le pourrait que le mettre dans de bonnes dispositions.
Alors, la porte finit par s'ouvrir lentement sur la silhouette de Chimère.


"Monseigneur Vladimir, vos baignoires sont tout ce qu'il y a de plus agréable ! Et votre table mérite les honneurs de plus grands chefs, rien qu'à en voir l'étendue..!"

"Ravi que vous appréciez le confort de cette citadelle! Mes portes du Nord sont une fierté pour le peuple Kami et nous en prenons soin! Mais asseyez vous donc, Lord Sombregivre! Cette table est la votre!"

Bien qu'il ne fit pas voir, Nikolaï était impressionné par la transformation du Calicien. Quelques minutes lui avaient suffit à passer du mendiant à l'ambassadeur qu'il était réellement. Rasé de frais, bien habillé et enfin décrassé, il possédait un charisme très particulier. Pas celui d'un roi mais celui d'un guerrier. Celui d'un chef, combattant aux côtés de ses hommes à la bataille...Et l'Ystar appréciait ces hommes là! Ainsi, il attendit que le Calicien fut installé avant de lâcher presque négligemment:

Bien. Et si nous abordions le sujet qui nous réunit tout deux ici même?...
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeLun 17 Oct - 21:35

Le Calicien laissa ses yeux bondir d'un recoin à un autre. Discrètement, comme toujours, il imprimait les lieux, en imprégnait sa mémoire visuelle. Même s'il n'avait à priori aucune raison de s'inquiéter, c'était là presque devenu réflexe. Il repérait tout ce qui était susceptible de lui sauver la vie, ou au contraire de l'écourter subitement.

La salle de réception -ou du moins ce qu'il pensait être cette dite salle- était bien plus grande que le siège des Trois, dans les mines d'Alparen. Il n'avait nul doute qu'elle puisse servir de salle de bal, ou de fête. Entièrement dallée, et les murs constitués uniquement de la même pierre grise et unie lui conférait un aspect de forteresse à l'intérieur de la forteresse.
La grande table en occupait la majeure partie. A vu de nez, l'Insurgé y plaçait entre huit et douze convives, moyennant la carrure de ceux-ci. S'ils s'appelaient tous Nikolaï Vassili Vladimir, il doutait que ce nombre puisse excéder dix.
La cheminée au fond attira aussi son attention. Le feu crépitait encore, offrant sa douce chaleur aux trois hommes présents, imbibant la pièce, malgré la fenêtre en vitrail travaillé, qui devait en logique se faire une entrée de froid parfaite.
Son regard se porta vers l'horizon, et ce qu'il pensait être sa nation. Mais il n'avait pas le temps pour se perdre en contemplation inutile. Plus vite ce serait fait, plus vite il rejoindrait ses hommes.
Il estima néanmoins rapidement la hauteur où il se trouvait. Un saut -en cas de fuite- serait vraisemblablement mortel, mais s'il parvenait à faire jouer ses capacités d'acrobates, sans doute arriverait-il en bas sans trop de heurts.

Ses yeux dorés se posèrent sur les deux hommes, son visage toujours sans sourire et marqué des rides du lion. Il avait déjà vu l'Ystar, mais l'autre homme lui était totalement inconnu, et le regard qu'il lui jetait ne se nourrissait manifestement pas d'amitié, ni de confiance.

"Mes respect, messire Kami." Lâcha l'ambassadeur improvisé, se courbant légèrement pour montrer sa bonne volonté. Alors qu'il se relevait, l'Ystar lui désigna une place vers laquelle le brun s'avança.
Il se permit de tirer la chaise pour s'installer, lâchant un regard sur le petit paquet dans son assiette. Il n'avait pas besoin de l'ouvrir pour savoir ce qu'il contenait tant l'odeur lui en était familière. Après sept à huit cycles de vie commune, il n'avait plus aucun mal à reconnaître la Balphas.

Sans doute était-ce la coloration de ses yeux qui l'avait trahie. Bien rare que les gens se doutent d'où venait cette teinte peu habituelle. En fait, bien peu survivaient à la Balphas assez longtemps pour voir leurs yeux se colorer, et virer vers le jaune. Ceux de Chimère déjà clairs à la base (verts pomme) avaient atteint l'or. La rumeur disait que la fin du processus entraînait la perte totale de vision, mais jamais personne n'avait pu le confirmer. Qui survivait assez de cycles aux dépôts acides, et à l'accélération du rythme cardiaque, pour devenir aveugle ?
Ce petit détail permis à Sombregivre de réaliser qu'il avait en face de lui un homme aussi imposant qu'observateur. Le genre d'ennemis de poids, somme toute. Toutefois l'autre homme ne lui apparaissait pas moins dangereux.

La Balphas juste sous son nez éveilla une lueur dans ses yeux qui lui serait difficile de faire taire. Autant le contrôle qu'il exerçait sur ses membres et par extension ses mains était sans commune mesure (jamais il n'avait rencontré plus souple et agile que lui) autant en la situation actuelle, il aurait bien du mal à cesser la valse qui se donnait dans le fond de ses yeux.
Sa main fila droit vers la corbeille à fruit, estimant qu'elle était là pour ça. Une fois cette jolie pomme verte et brillante en bouche, il ne pourrait pas se servir en Balphas. Même s'il en avait atrocement envie il n'appréciait pas la compagnie pour en consommer, et ce-faire dépassait autrement les limites imposées par Parìs Estaban de l'Orengard.

L'Insurgé joua quelque peu avec la pomme, petite sphère organique, préparant une réponse à son hôte. Comment formuler tout cela..?


"En effet;" commença-t-il. "Je mentirais si je disais que je suis bien ici alors que mes camarades tombent comme des mouches."

Le brun croqua à pleine dents dans la pomme, cessant la contemplation qu'il en faisait, tout en parlant. Il n'était pas doué pour les discours, et ceux-ci l'endormaient souvent quand il était jeune. Il n'avait pas hérité de loquacité de son père, mais bien de ce côté direct de sa mère.

"Le règne d'Isidil et de sa famille n'a que trop duré, aux yeux du peuple Calicien. L'Insurrection tente de le déloger du trône. Mais j'imagine que ce n'aura pas échappé à votre vigilance, Northmen. Vos espions vous en auront sûrement renseigné.

Sombregivre avala un deuxième morceau de pomme, préparant la suite de ce qu'il allait dire. Ca risquait de rester coincé dans sa gorge, mais il n'avait pas vraiment le choix, cela devrait sortir un moment ou un autre. Mais tant qu'à faire, il préférait que ce soit fait, pour pouvoir passer à autre chose. L'égo est quelque qu'il faut savoir mettre de côté de temps à autres.

"Le fait est que les Insurgés sont traqués, peu nombreux et mal équipés. C'est une vie que beaucoup fuient, et une grande partie de la population reste éloignée du conflit par peur de représailles. J'ai cru entendre que le peuple était chose importante, de par les terres du Nord. C'est du moins ce que ma mère se plaisait à répéter.
Parìs Estaban de l'Orengard, Leader Premier et cerveau de la rébellion m'envoie ici quémander votre aide dans la lutte contre Isidil.
"

Ses yeux se promenèrent de l'Ystar à l'autre homme, tous deux restés silencieux. Chimère ne se sentait pas à l'aise dans ce poste de négociateur, plus axé sur l'action que sur le blabla, mais il procédait de la même façon : il n'avait pas le choix, alors autant donner tout ce qu'il avait.

"Il estime que l'Insurrection a besoin du soutien officiel d'une nation aussi puissante que la votre, raison pour laquelle son choix s'est tourné vers Kamerlan. Nous avons besoin de votre aide pour inverser le rapport de force qui ne s'est installé que trop durablement en Caelis."

Il ne le savait pas encore; mais le temps passé à observer son père n'était pas totalement étranger au propos qu'il tenait. Lui qui désirait faire une croix sur son passé ne se rendait pas réellement compte qu'il ne pouvait vivre sans. Tout ce qui n'avance pas recule, n'est-ce pas..?
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeMar 18 Oct - 21:31

Visiblement assez réservé au sujet de la Balphas, Chimère garda son regard longuement posé sur le paquet avant de reporter son attention sur la corbeille de fruits à sa portée. Après tout, il aurait tout le temps d'en profiter plus tard et Nikolaï savait que les accros à cette drogue appréciaient souvent la prendre en privé. En être adepte n'était une fierté nul part dans tout le monde connu tant il était connu que ceux ci ne vivaient pas vieux et que leur mort n'était pas sans douleur.
Le Calicien s'empara d'une pomme mure et se mit à jouer distraitement avec. Il semblait enjoué et insouciant mais ses furtifs regards à la fenêtre et vers d'autres potentielles issues trahissaient son inquiétude. Le jeune ambassadeur ignorait tout de Kamerlan et il ne savait pas à quoi s'attendre. Encore un signe de la détresse de l'insurrection. Si le lord de l'Orengard en avait eu la possibilité, il aurait surement envoyé un fin connaisseur du pays et de ses coutumes. Et celui là aurait su que le meurtre d'un émissaire est l'une des plus grandes infamies possibles dans ces contrées.
Sven lui effleura alors l'épaule et désigna Chimère avec un air étonné. Nikolaï se rappela qu'il l'avait décrit à son ami comme un mendiant dont l'allure était à la limite de l'insulte diplomatique. Il haussa les épaules, avouant sa propre surprise sur la transformation du Calicien. Visiblement le commandant s'en contenta.


"En effet;" commença-t-il. "Je mentirais si je disais que je suis bien ici alors que mes camarades tombent comme des mouches."

Honnête au moins. Peut être pas très habile pour conserver un minimum de force dans les arrangements mais au moins la situation était claire. Non seulement l'insurrection n'avait pas beaucoup de moyens mais en plus elle était durement réprimée. La situation n'était pourtant pas si simple selon ce que Nikolaï en savait. Le trône perdait tout aussi vite des hommes et surtout des notables. Ces derniers étaient assassinés dans les rues, sur leurs lieux de travail ou même chez eux. Le dernier en date, un juge monarchiste avait été noyé dans son propre bain. Après de tels coups d'éclats, la répression n'était que plus évidente.

"Le règne d'Isidil et de sa famille n'a que trop duré, aux yeux du peuple Calicien. L'Insurrection tente de le déloger du trône. Mais j'imagine que ce n'aura pas échappé à votre vigilance, Northmen. Vos espions vous en auront sûrement renseigné."

Sven ricana discrètement. Pas besoin d'espions pour savoir que les Caliciens supportaient de plus en plus mal la royauté "usurpée". Borrosif avait toujours été incapable de se faire aimer du peuple occupé et ce dernier n'aspirait depuis des années qu'au retour de l'ancien sang royal. Quoi de plus normal dans un pays où le roi illégitime exigeait du peuple Calicien des impôts colossaux dans le but de tuer des Caliciens? Si Isidil avait un brin d'intelligence et de recul il aurait tout fait pour se rendre sympathique auprès de ses sujets mais il n'avait fait que renforcer la popularité de la résistance. Même ici, aux portes des contrées de glaces, arrivaient souvent des marchants Caliciens évoquant avec nostalgie l'ancien temps et les rapports des espions Kamis ne parlaient que de ça.
L'équilibre du pays était compromit dés l'origine mais il semblait sur le point de se rompre définitivement.


"Le fait est que les Insurgés sont traqués, peu nombreux et mal équipés. C'est une vie que beaucoup fuient, et une grande partie de la population reste éloignée du conflit par peur de représailles. J'ai cru entendre que le peuple était chose importante, de par les terres du Nord. C'est du moins ce que ma mère se plaisait à répéter.
Parìs Estaban de l'Orengard, Leader Premier et cerveau de la rébellion m'envoie ici quémander votre aide dans la lutte contre Isidil."


Ainsi, le coeur de la question était enfin visible.
Pourchassés, pas encore soutenus franchement par la population, en manque de moyens, la résistance n'avait que deux options: disparaitre ou demander de l'aide. Et face à la puissance conjuguée de Borrosif et des forces d'Isidil, faire appel aux petits états lointains n'aurait servit à rien, il fallait un mastodonte pouvant amener Borrosif à ne pas intervenir. Cette force était forcément Kamerlan. Ainsi, Nikolaï tenait surement le destin d'un autre peuple entre ses mains. Pire : il tenait dans ses mains les vies de milliers de soldats et de civils de Kamerlan, de Caelicia, de Borrosif.
Plus étrange était la remarque de Chimère sur le peuple et la vision qu'en avait les Kamis. Peu de Caliciens s'intéressaient à la pensée Kami, considérant avec orgueil qu'elle était inférieure et à peine plus élevée que les bêtes. Une erreur que ne semblait pas avoir fait le jeune ambassadeur. L'Ystar comprenait déjà un peu plus pourquoi ce "Paris" le lui avait envoyé.
Il tourna la tête vers Sven. Ce dernier restait interdit, visiblement peu réceptif au discours du sudiste. Qui disait soutient disait guerre et qui disait guerre disait des morts dans chaque camp. Or Sven était le type même de guerrier héroïque qui ne supporte pas l'idée d'une mort inutile. En tant que commandant des portes, il se devait de connaître chacun de leurs gardiens et de les considérer comme ses frères. La perspective d'aller se battre dans le sud pour des inconnus dans un conflit qui ne le regardait pas devait lui être insupportable mais la décision ne lui reviendrait pas, au final.


"Il estime que l'Insurrection a besoin du soutien officiel d'une nation aussi puissante que la votre, raison pour laquelle son choix s'est tourné vers Kamerlan. Nous avons besoin de votre aide pour inverser le rapport de force qui ne s'est installé que trop durablement en Caelis."

Un silence de mort plana quelques instants sur la pièce.
Sven serrait les poings, supportant peu le suspense mais Nikolaï voulait peser chacun des mots qui allaient sortir de sa bouche. Il n'avait que rarement sentit sa langue peser autant. En tant qu'Ystar, il avait le pouvoir de mettre le pays en guerre et ce contre l'avis de l'Althing, l'assemblée des clans. Il y aurait des récalcitrants mais il lui suffirait de brandir la lance de sa lignée gravée de sa propre rune Turisas pour que le symbole motive le peuple entier à le suivre. Mais il avait apprit que son rôle n'était pas d'agir et de parler pour son propre intérêt. En tant que Roi, il devait veiller au bonheur de ses sujets et protéger leurs vies. Mais comment faire comprendre cela à un sudiste pour qui être roi équivalait à être tyran?


"Si je venais à accepter...
"Tu n'y penses pas! Le coupa Sven, se levant d'un bond de sa chaise en la renversant, les poings toujours serrés et la voix empreinte de colère. "Tu es l'Ystar bordel! Pas un de leurs rois qui peut faire ce qu'il veut de son peuple! Tu ne vas pas nous envoyer nous faire empaler là bas pour ces sous-hommes!

Nikolaï se leva. D'un coup, brusquement et se planta devant son ami. Leurs regards s'affrontèrent pendant quelques secondes qui parurent à l'Ystar une éternité. Puis Sven se rassit, confus. Le Roi de l'Hiver souffla intérieurement. Il avait faillit baisser les yeux devant ce qu'il lisait dans les yeux du meilleur de ses hommes. Fraternité, incompréhension, déception, espoir. Il n'arriverait jamais à trahir un homme tel que lui. Il se rassit et posa une main apaisante et d'autorité sur l'épaule de Sven tout en dardant le Calicien d'un regard où se lisait qu'il ne faudrait pas attendre d'excuses pour les mots prononcés.

"Je crois que mon frère a soulevé le problème. Comme vous l'avez dit, le peuple est ce qui a le plus d'importance à mes yeux et chaque vie perdue m'est insupportable. Pourquoi devrions nous vous aider? Sven a été brusque dans sa manière de dire mais il parle juste. Nous n'avons pas de sympathie particulière pour vous, nous commerçons avec Isidil, il ne nous cherche pas querelle...Qu'a donc Kamerlan à gagner à entrer en guerre? Que peut offrir votre Paris, seigneur fantoche de l'Orengard?

Nikolaï eut soudain un vif élan de sympathie pour celui dont les mots allaient conditionner l'avenir de son peuple.
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeJeu 20 Oct - 19:15

L'Ambassadeur improvisé ne cessa pas de faire rouler son fruit déjà bien entamé, alors que les deux hommes s'expliquaient. Il avait parlé, c'était leur tour, désormais, aussi conserva-t-il le silence, et les yeux sur la pomme qui faisait des tours, entre ses doigts.
Il ne montra aucune réaction quand à tout ce qui était dit au sujet de son peuple, ses attaches, ses racines. Lui non plus n'avait pas un respect particulier pour les Kamis, il n'en avait en fait pas le moindre. Mais il ne méprisait pas pour autant ce peuple, ni ces traditions; il ne les connaissait juste pas assez pour avoir une idée quelconque.

Il laissa les deux hommes se lancer dans un débat pour le moins mouvementé. Au final, la réponse l'importait peu. Ce qui trouvait le plus d'importance à ses yeux n'était pas de savoir si Kamerlan allait leur prêter main forte ou non. Sans doute l'Insurrection en avait réellement besoin, mais il aurait préféré libérer son pays seul.
Ce qui le touchait réellement était d'en finir, et ce le plus vite possible. Le presque mois de voyage qui le séparait de Leïto lui ferait perdre trop de temps pour qu'il se permettre d'en gâcher plus encore ici.

L'Ystar s'exprima enfin envers lui, et malgré l'impolitesse que cela pouvait être, le Calicien n'alla pas jusqu'à déporter son regard. Tout au plus arrêter de jouer avec la pomme le temps que Nikolaï termine sa réponse, mette des mots sur sa pensée. Et même une fois ceci fait, le brun laissa au temps le loisir de s'écouler avant de parler.
Il n'était pas des plus bavards, des plus loquaces. S'il parlait, il parlait peu, et préférait aller droit au but. Les fioritures n'étaient pas parmi les choses qu'il préférait, vraiment.

"L'Insurrection n'a rien à offrir que vous ne possédiez déjà."

Il était franc, aussi. A quoi bon mentir ? Jouer la comédie était là une des choses qu'il savait faire, mais à l'image de son père ce n'était pas un de ses traits de caractères, bien au contraire.

"Vous n'avez rien à y gagner, mais tout à perdre, en somme. Le calcul parait rapide. Mais il est faux."

Sombregivre sentait bien qu'il s'aventurait sur une piste hasardeuse, et de plus en plus glissante. L'homme suivait son instinct, et n'avait plus qu'a espérer qu'il lui serait tout aussi fidèle que d'usuel. Mais ce plan de rechange lui apparaissait presque aussi efficace et sur qu'un echieu cassé tant il était basé sur de l'improvisation.
Certes, l'improvisation comptait parmi ses plus belles victoires, et ses plus belles qualités. Mais tant qu'à y faire, il préférait être préparé. Connaître son ennemi s'avérait le plus souvent mortel pour celui-ci.

"Vous êtes en position de faiblesse, il est clair. A deux contre un, vous ne pouvez espérer grand chose en cas de conflit ouvert. Or, si Isidil tombe, ce rapport de force sera inversé. Kamerlan n'encourra plus le risque de se trouver seul face à deux ennemis. Car c'est actuellement le risque que vous courrez, Northmen."

La pomme roula, et il en perdit brièvement le contrôle. Avant que celle-ci ne tombe au sol, ou sur sa tunique blanche, il la rattrapa de l'autre main, pour éviter tout gâchis, ou dommage collatéral. Il ne perdait pas conscience de son objectif, mais n'oubliait pas son présent. Et il venait sûrement de jouer son meilleur atout.
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeVen 21 Oct - 23:23

Ainsi nous y étions enfin.
La vérité venait de jaillir des lèvres du Calicien, dans toute ce qu'elle avait de dure et de presque insupportable. Car il disait vrai : Kamerlan ne pourrait pas se battre seul contre Borrosif. Erik, le père de Nikolaï l'avait déjà pressentit et il avait crée des alliances avec de petits états, généralement des îles isolées. De quoi gagner quelques centaines d'hommes...Mais insuffisant pour s'opposer face à l'empire des plaines mornes. L'île du Sud avait gagné ce surnom car elle gagnait toutes ses batailles en terrain ouvert grâce à une cavalerie lourde implacable. En réalité, aucun adversaire n'avait su arrêter une de leurs charges et les Kamis n'étaient pas les plus à même de le faire.
Malgré le dynamisme nouveau et intense de son pays, l'Ystar connaissait ses faiblesses et si il ne doutait pas de pouvoir écraser Isidil, Acherich demeurait un adversaire invaincu. Le monde connu ployait le genoux devant Borrosif et Kamerlan, cette situation ne pouvait que pousser les deux empires à se rencontrer...Et à s'affronter.

Un cycle auparavant, un corsaire au service de Nikolaï lui avait ramené le butin prit sur un navire Borrosien. Ce dernier regorgeait d'or, de perle, de sel, de poivre...Autant de marchandises de luxe extrêmement rares. Cet évènement avait éveillé la convoitise des Kamis et, depuis quelques mois, les actes de piraterie se multipliaient sur les routes commerciales de Borrosif. La situation entre les pays allait en empirant et un conflit pointait à l'horizon. Une guerre dont Nikolaï doutait de sortir vainqueur.

L'Ystar se leva et se dirigea vers la fenêtre. Il se pencha sur le rebord, humant l'air glacé. Tout ce qu'il aimait se trouvait ici, au dessus des portes de Volwoski. Son trône, son peuple, ses femmes, sa ville, son pays, son vent, sa vie. Pourtant il sentait qu'au fond de lui naissait déjà une envie de s'aventurer plus au sud, de repousser toujours plus ses frontières, d'aller plus loin que n'importe quel Roi de l'Hiver avant lui, de surpasser Harald et Sven. Suivant qu'il vainquait ou était défait, cette guerre serait une occasion d'entrer dans l'histoire...ou bien de sombrer dans l'oubli total.
Un risque à prendre pour un homme. Mais avait il le droit de le prendre pour tout son peuple? Pouvait il faire mourir ses frères loin de chez eux pour s'assurer une place au côté des grands?


"Je ne peux vous répondre en ce jour, Calicien. Cette décision n'est pas que la mienne, elle est celle de Kamerlan. Et contrairement à vos rois du sud, je ne fais que diriger mon pays, il ne m'appartient pas."

Il repensa soudain à cette phrase qu'un poête Kami avait prononcé un jour en découvrant la grande plaine gelée de l'est et qui était devenu un adage pour tous les Rois de Kamerlan:

"No man owns the North."

"Repartez donc d'où vous venez. Votre envie de le faire crève les yeux. Votre Lord aura sa réponse dans un mois par mon meilleur corsaire. Dites lui de guetter l'arrivée d'un certain Walter Bald. Il parlera en mon nom. Auparavant, il est des avis que je me dois d'écouter.

[i]Son regard se posa sur Sven qui gardait les yeux baissés sur son assiette vide. Le guerrier devait appréhender la suite mais il était assez vif d'esprit et informé de la situation pour comprendre la position de son Ystar. De toute manière, après avoir passé 15 ans en temps que garde royal, le commandant de Volwoski avait apprit à se taire quand il le fallait. Nikolaï devina qu'il aurait à subir une conversation peu plaisante dés le départ de Chimère.
Néanmoins, il savait également que Sven le suivrait partout, même dans la mort si la guerre éclatait. Il s'y opposerait en amont mais une fois les borrosiens face à lui, il n'hésiterait pas une seule seconde à défendre et à frapper. De quoi rassurer un peu l'Ystar qui commençait à imaginer l'hypothèse d'un refus de l'Althing. Plus il aurait de soutiens, mieux cela vaudrait.


"Finissez de manger, je n'ai pas faim. Sachez également que vous êtes le bienvenu ici autant de temps que vous le désirez et que nous ne vous obligeons pas à partir immédiatement.

Il retourna s'asseoir.
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Chimère Sombregivre
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeSam 22 Oct - 23:57

Le garçon suivit du regard l'imposante silhouette de Vassili Vladimir. L'Ystar s'était levé et arpentait la pièce, visiblement préoccupé. Et le brun sut qu'il avait touché juste. Qui pouvait se dresser face à Isidil ne le pouvait pas pour autant face à Achérich. Et qui pouvait se dresser contre Achérich à part Achérich seul ?
Personne dans la situation actuelle ne pouvait prétendre à une victoire; même minime; face à l'Empire Borrosen.

Comme il s'y attendait, il n'aurait pas de réponse à apporter au Seigneur de l'Orengard. Mais ce n'était pas réellement un problème; puisque celle-ci serait amenée par ce dénommé Walter Bald. Il semblerait bien que les négociations étaient terminées. A peine arrivé, près à repartir. Bonne nouvelle en somme, puisqu'il pourrait vraisemblablement partir dans la matinée du lendemain, et de façon plus officielle, quitte à payer la traversé de sa poche. Passer un mois sous une bâche n'avait rien d'agréable.

Le Calicien avait été conduit à sa chambre, et une servante (la jolie brunette de tout à l'heure) avait ramené ses effets, ainsi que le présent de l'Ystar.
Chimère étala la Balphas sur le bureau incrusté dans le mur. De la même pierre grise que le reste de la pièce.
L'Insurgé commença alors son travail. Broyant le morceau de Balphas qu'il avait extrait du paquet, il entreprit d'en faire de petites boulettes. Minuscules même, assez pour ne pas provoquer un caillot dans une veine. La nuit était déjà bien avancée -en plus de tomber incroyablement vite..!- quand il arriva enfin au résultat escompté.
Il remonta sa manche, avant de se souvenir qu'il était habillé de soie blanche, et que les traces de sang restaient les plus dures à nettoyer. Il aurait été dommage de gâcher pareil vêtement, aussi retira-t-il tout simplement son haut.

Il s'étira lentement, et s'approcha de son lit, où avait été déposé ses atours, lavés et soigneusement pliés. Un léger sourire étira son visage en apercevant le tissu rouge récupérant la splendeur qu'il possédait lorsque porté par Achidéïl. À côté de cela, son couteau de chasse, objet de tous ses désirs en l'instant présent. Il s'en saisit, et retourna au bureau.
Sombregivre avait déjà essayé toutes les méthodes possibles et imaginables pour ingérer la drogue, mais celle-là restait de très loin sa préférée en cas de crise de manque d'une telle ampleur. Soigneusement il défit le bandeau qui occupait son bras gauche, découvrant une peau zébré de cicatrices rouges, plus ou moins récentes, dans la mesure ou un douzième de cycle passé peut être qualifié de récent.

L'ex-Ambassadeur (il ne se considérait déjà plus comme tel) rassembla toute la Balphas dans une petite flasque, et la mélangea avec le liquide déjà présent. Une fois ceci fait il reboucha le récipient, et attrapa la lame. Sous l'effet de l'excitation, sa main tremblait un peu, mais il restait encore minutieux.
Et de nouveau, il traça une longue scarification sur son avant bras. Il s'agissait d'entailler un minimum la veine pour pouvoir écouler le liquide plein de Balphas dedans, et ainsi faire circuler immédiatement la substance dans le sang. Plus la veine était ouverte, plus l'effet était fort, bien évidemment, et moins de drogue était gâchée. Mais le brun avait l'habitude et le doigté pour ce genre d'opération.
Et pour la première fois depuis longtemps, il passa une bonne nuit. La dose de colosse qu'il avait prise aurait vraisemblablement tué n'importe quel néophyte, mais il partageait sa vie, son corps et son âme avec elle depuis si longtemps, qu'il n'y faisait même plus attention.



Chimère et l'Ystar se retrouvèrent aux portes de la cité portuaire, et le jeune homme s'était revetu de la même façon qu'à son arrivée à ceci prêt qu'il était propre désormais, et quelque part fier de porter la tunique de son père, même s'il s'était décidé à faire un trait sur le passé, et que rares auraient pu être ceux à la reconnaître.


"Merci bien, Ystar." Commença-t-il, en brisant le silence qui s'incrustait en maître. Ses yeux dorés se posèrent sur le navire qu'il allait emprunter pour rentrer, fournit par Nikolaï lui même. Toutefois, avant d'éviter d'attirer l'attention dessus, les voiles avait été changées pour une voilure blanche, neutre. D'après les prévisions faîtes, il devrait avoir rejoint Leïto d'ici deux à deux semaines et demi.

"Anar kaluva tielyanna. Que le soleil éclaire ton chemin." Lâcha-t-il, en montant.
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Nikolaï Vassili Vladimir
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MessageSujet: Re: Un premier contact   Un premier contact Icon_minitimeDim 23 Oct - 1:02

Aucun des deux kamis n'avait pu toucher à leur repas. Dés que le calicien eut avalé quelque chose et fut reconduit dans sa chambre, Nikolaï sut que la conversation qu'il allait avoir avec Sven n'allait pas être une partie de plaisir. Le vétéran restait interdit, son expression figée dans une sorte de dégout et de colère mêlés. Son silence en disait déjà long sur ce qu'il aurait à dire, sur les reproches qu'il sortirait à celui qui était son Roi mais surtout son Ami.
Le commandant avait longtemps été comme un grand frère pour le jeune Vladimir lorsqu'il officiait dans la garde royale de Ivanololg en tant que garde attaché à l'héritier. A force de veiller sur le jeune Nikolaï, de le considérer comme le point central de son univers, le jeune Sven Torkellsson en était venu à se considérer comme une sorte de grand frère. Il lui avait fait découvrir bien des choses, l'avait emmené dans les confins des plaines boréales, l'avait guidé lors de ses premières chasses, consolé dans ses premiers chagrins d'amour...Et une amitié tenace avait naquit entre les deux hommes.
La nomination de Sven au poste qu'occupait son père était naturelle mais elle avait entraîné un adieu déchirant entre eux et la montée sur le trône n'avait fait que séparer toujours plus les deux kamis, au moins géographiquement. Mais quand il regardait Sven se comporter ainsi, Nikolaï revoyait le grand frère qu'il avait été pour lui et qu'il serait sans doute toujours.

Surement ce dernier devait il voir en lui l'enfant incertain et effrayé. En cela il n'aurait pas tout à fait tort.
Souvent cette peur prenait l'Ystar au ventre ; serait il assez fort, assez rusé, assez visionnaire pour guider Kamerlan sur la bonne voie? Plus que la peur d'une invasion ou d'un homme, ce qui le terrifiait était la peur de l'échec, de la médiocrité. Son propre père avait mit la barre trop haut pour être un Roi de l'Hiver commun. Il se devait de surpasser tous les autres! Il devait inscrire son nom dans les étoiles. C'était que ce que son père et sa mère voulait, ce que son peuple voulait. Tous croyaient en lui et il était hors de question de les décevoir!


"Je t'ai déçu, Sven? Tu as encore foi en moi?"
"Je n'ai pas à remettre vos décisions en question, seigneur." Répliqua Sven d'un ton froid.

Nikolaï eut l'impression qu'il venait de se prendre un poignard dans le coeur. Il s'approcha de la chaise où était assis son ami et posa une main fatiguée sur son épaule. Il soupira et continua d'une voix lasse.


"Je t'en prie, Sven. Ne me fais pas ça. Laisse moi au moins ton amitié. Je ne suis pas l'empereur de Borrosif qui se doit d'inspirer la terreur à ses sujets. Je suis Nikolaï, le gamin infernal qui grimpait à la tour nord du palais, qui chapardait des fruits en cuisine, qui voulait sans cesse se battre avec toi."

Sven sourit doucement à l'évocation de cette époque bénie pour eux deux, avant que les vents de la guerre et de la haine ne viennent cingler leurs deux visages.

"Tu n'as pas changé p'tit loup! Des épaules plus hautes, des cheveux plus longs et des épées plus grosses mais au final, tu es resté le même. Incapable d'assumer tes choix, d'avoir confiance en toi. Tu t'inquiète tellement de la manière dont les autres te voir que tu oublies tes intérêts. Relache donc toi un peu! Nous sommes seuls et tu sais que tu peux compter sur moi."

Ils s'installèrent auprès du feu et Sven sortit son meilleur tabac pour en bourrer sa pipe et celle de l'Ystar. Ce dernier regardait les flammes, le regard perdu dans ses idées, ses tourments.

"Si tu étais à ma place, que ferais tu? Quel choix serait le meilleur pour toi?"

"Ca n'est pas à moi de te dicter ta conduite mais...Tu as le bon choix en prenant le temps de réfléchir. Moi même je ne sais pas bien de quoi y penser. Nous sommes en capacité de rallier tous les clans aisément et ainsi de rassembler une armée considérable. Peut être pas pour vaincre Borrosif sur une plaine mais assez pour faire tomber Isidil. Nous avons de quoi aider ces résistants, de quoi renverser la tyrannie. Nous pourrions en suite tenir le pays, profiter de ses richesses, nous assurer son soutient face à Acherich et...le vaincre. Pourquoi pas? Sa réputation d'invaincu n'est qu'une réputation et elle peut se défaire. Si c'est ton pire adversaire, c'est un homme. Et un homme fait TOUJOURS des erreurs!"

"Mais..."

Mais une guerre signifie des morts. Je me fiche de ceux dans le camp de nos ennemis ou de la résistance mais là...Un conflit ouvert contre Caelicia impliquerait forcément du sang Kami versé. Et cela j'ai du mal à l'accepter. Borrosif nous menace peut être mais pas Isidil. Cet abrutit est tellement incapable de se faire aimer de son peuple qu'il aura toujours une rébellion à combattre et de toute manière il n'est pas assez puissant pour s'attaquer à nous. En plus, je ne pense pas qu'il s'alliera à Acherich contre Kamerlan. Les deux branches de la famille ne se portent pas dans leurs coeurs et la méfiance réciproques entre eux est connue. La simple idée de voir des hommes de mon pays tombant dans une terre du Sud pour que des sous-hommes soient libérés d'une oppression à laquelle ils sont incapables de mettre fin me dégoute! J'en vomirais presque si ce tabac n'était pas aussi bon! Plus sérieusement, Nikolaï, c'est à toi de décider mais les deux choix entraineront des conséquences malheureuses..."

"Je ferais tout pour éviter que le sang de mon peuple ne coule...Mais Acherich est de plus en plus intrusif. Il cherche à mieux nous cerner. Et la prochaine étape sera une hostilité franche, dernière étape avant un conflit. La piraterie des kamis envers ses navires ne sera qu'un prétexte qu'il sera trop heureux d'utiliser pour nous attaquer. Et si Isidil décide de mettre de côté leurs querelles et s'allie avec lui, comment feront nous? Ils ne prendront jamais l'intérieur des terres mais ils peuvent se saisir de toute la côté et la tenir. Nous serons alors à l'écart de tout commerce, de tout échange et des nouvelles terres de l'Ouest. Si je veux concurrencer Acherich, je dois agir en premier..."

Ils parlèrent ensuite d'autres sujets, de tout et de rien, de la vie de Sven à Volwoski, de celle de Nikolaï en tant qu'Ystar, de leurs souvenirs en commun, des femmes qu'ils avaient ou convoitaient, de leurs familles...Et déjà la nuit étendait son long manteau sur la mer glacée. Les deux kamis ne dormirent pas, trop occupés à partager quelques heures d'une franche amitié qui leur avait longtemps manqué.

-----------------------------------------------------

Lorsque l'aube fut venue, il retrouva Chimère à l'entrée de la cité portuaire, où l'attendait un navire autrement plus confortable que le premier, pour le ramener chez lui. Sans doute le calicien repartait avec joie du Nord mais l'Ystar espérait tout de même que son pays n'avait pas été détesté par le jeune homme. Kamerlan était comme une perle à l'état brut. Sous une certaine lumière, ce pays pouvait paraitre terne mais si on savait bien le regarder, sa beauté dépassait tout ce qui était imaginable.
Etrangement, il s'exprima en langue Kami pour leur souhaiter Au revoir. Sa prononciation était hasardeuse mais la tournure de phrase était correcte et l'Ystar faillit s'en étonner à voix haute. Néanmoins, conscient que son invité ne semblait pas très expansif sur sa vie, il lui serra la main et répliqua en langue Calicienne:


"The sun shall shine upon your path."

Il semblait déjà à Nikolaï que le monde venait de faire un pas dans une direction mais il se demandait encore avec appréhension laquelle. C'est alors que lui revinrent en mémoire les mots de Harald : "Aurë Entuluvia".

*Oui. Le jour reviendra.*
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