Entrevue avec l'Ystar

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L'écriteau sur la porte de l'atelier se tourna, affichant désormais le mot "fermé". Quelques instants après, une jeune femme à la chevelure de flammes quitta l'atelier en prenant soin de fermer la porte derrière elle. Elle avait prit le strict nécessaire pour sortir car de toute façon, elle savait bien qu'elle reviendrait à l'atelier. Elle avait juste prit soin de prendre un manteau pour tenir chaud, le temps était particulièrement frais et il ne fallait pas qu'elle prenne froid. Tout en se frayant un chemin dans la foule, Crescenda tenta de rejoindre le haut du glacier, là où se trouvait Arvkald, le château de l'Ystar. L'alchimiste ayant prévu un nouveau voyage à Borrosif pour récolter de nouvelles plantes pour ses potions, un messager était venu lui apporter une lettre, demandant à la jeune femme de se rendre dans la demeure de l'Ystar. Très peu de personnes connaissait la double nature de l'alchimiste, tout le monde pensait qu'elle parcourait le monde à la recherche de nouvelles plantes, ce qui était vrai. Mais d'un autre côté, elle s'occupait également de surveiller les faits et gestes de la garde Borrosen et Caelicienne, et seul certains résidents de Arvkald avaient connaissance de cette autre facette de la Kami, dont l'Ystar. Peut-être voulaient-ils lui parler de ces fameuses tensions entre Kamerlan et Borrosif...

De toute façon, elle allait le savoir très vite, il suffisait juste d'arriver en un seul morceau au château, si les citoyens n'arrêtaient pas de la bousculer toutes les 30 secondes. Ce fut une fois arrivée devant le château que l'alchimiste put enfin respirer, quelle erreur d'être sortit alors que c'était l'horaire où les citadins allaient tous dans le quartier de Silène pour faire des courses. Crescenda s'approcha de l'entrée du château, où 2 gardes se tenaient pour protéger l'entrée puis se présenta.

Bonjour jeunes hommes, je pense que quelqu'un vous a informé de ma venue.

Oui, nous avons été informé de votre venue. Je vais vous conduire devant l'Ystar.

L'alchimiste suivit le garde sans dire un mot dans les nombreux couloirs du château. Ce n'était pas la première fois qu'elle s'y rendait mais cette grandeur l’impressionnait toujours à chacun de ses passages. Il ne fallut que peu de temps avant que le garde ne la conduise dans la salle du trône, là où se trouvait l'Ystar. Crescenda s'avança donc, le garde ferma la porte derrière elle. Un flot de souvenirs l'interpella, le souvenir de sa première rencontre avec l'Ystar venait de revenir à la surface. Cela ne la perturba pas et une fois rapprochée de l'Ystar, l'alchimiste s'inclina avant de prendre la parole.

Je suis venue aussi vite que j'ai pu...

Les grandes mains du chambellan s'agitaient sans cesse, se frottant l'une l'autre avec fébrilité. Si l'homme voulait cacher son angoisse, il s'y prenait fort mal. Debout à la droite de Nikolaï, il regardait avec effroi l'ambassadeur de Borrosif quitter la salle du trône. L'Ystar savait qu'il aurait dû prendre des gants avec un homme de l'importance du borrosien mais il n'en avait pas eu la patience. L'absence de réponse de l'Empereur à propos de la disparition d'un navire Kami au large de Borrosif le mettait dans une colère noire. Si ce sudiste voulait une guerre, autant le dire clairement plutôt que de faire attente un de ses semblables. Le Roi de l'Hiver ne saurait attendre pour une question diplomatique.
Et voilà que cet ambassadeur de pacotille se permettait de le prendre de haut, de déclarer que Acherich avait surement des affaires plus urgentes à régler. Nikolaï pouffa. Quelles affaires pouvait il avoir de plus urgentes qu'une guerre contre Kamerlan? Aucune. Et ce silence devait encore être une de ces manigances à la noix! Qu'es-ce que Nikolaï pouvait détester la lâcheté de ces conspirateurs! Les affaires entre états ne devraient pas se régler avec du poison mais avec de l'acier ou du vin. Ami ou Ennemi, pas les deux à la fois comme l'était en cet instant là l'Empereur de Borrosif.

Heureusement l'Ystar n'était pas dépourvu d'atouts. Il avait même une excellente carte à jouer.
Plus tôt dans la journée et anticipant la réaction butée de l'ambassadeur, il avait appelé une jeune femme à venir au château. Crescenda Andersen, une magnifique créature et une arme mortelle. La jeune kami faisait également partie d'une longue et prestigieuse lignée noble. Les Andersen avaient acquis leur rang dés l'époque du premier Ystar et ils racontaient volontiers comment Harald 1er avait récompensé leur ancêtre pour sa bravoure. Une personne de premier plan donc...Et son meilleur agent à l'étranger.
Depuis l'Ystar Sven, tous les Vladimir possédaient leur réseau d'espions et d'assassins dans tout le monde connu mais Crescenda Andersen faisait partie de la fine fleur de cette division de l'ombre, bien qu'elle même ignorait en faire partie. Seul le dirigeant de cette armée secrète en connaissait tous les membres, ceux ci pensaient tous être uniques. Une méthode pratique pour éviter que les ombres ne conspirent trop.

"Messire, elle est arrivée."

L'homme qui venait de parler se tenait toujours à la gauche de l'Ystar et habillé de noir, une broche d'argent en forme d'Aigle maintenant sa cape. Ulfric Sombrage, le maître de l'armée des ombres. C'était lui qui était chargé de tout ce qui la concernait et donc de l'arrivée de ses agents.

"Qu'elle entre."

Lorsque la porte s'ouvrit sur la jeune femme, Nikolaï sentit un frisson lui remonter le long du cou. Chaque fois il oubliait à quel point elle pouvait être belle. Les femmes Andersen avaient toujours mérité leur réputation de déesses mais Crescenda sublimait cet héritage. Chacun de ses pas était emprunts d'une élégance particulière qui n'était pas sans avoir de l'effet sur l'Ystar. C'était aussi ce qui la rendait si redoutable. Quel homme résisterait une telle beauté? Surement pas un Kami.

"Je suis venue aussi vite que j'ai pu..."

Même sa voix était captivante et Nikolaï mit quelques instants à s'en détacher. Essayant de reprendre contenance, il fit signe à Ulfric de s'approcher et lui tendit un rouleau de parchemin scellé du sceau royal. La salle s'était vidée de tous ses occupants et eux seuls étaient toujours présent. Ce qui concernait l'armée des ombres restait dans les ombres.
Ulfric rompit le sceau et tendit le parchemin à Crescenda. Au moins lui ne semblait pas affecté par le charme de la jeune Kami. Nikolaï s'expliqua alors.

"Vous n'êtes pas en retard Crescenda, ne vous blâmez pas. Ce parchemin vous octroi une place dans le prochain navire diplomatique en partance pour Borrosif, dans 2 jours. Une fois là bas, je vous charge d'étudier les rapports qu'ont les Borrosiens avec Kamerlan, en priorité les nobles et surtout l'Empereur Acherich. La situation étant de plus en plus tendue, je veux en apprendre plus sur ses intentions. Acceptez vous?"

Invité

L'alchimiste se redressa lorsqu'elle entendit des bruits de pas qui semblaient se diriger vers elle. Elle aperçut un homme tenant un document dans ses mains. Ce n'était pas la première fois qu'elle voyait cet homme dans ces lieux. C'était même en partie grâce à lui si elle se trouvait au château à cet instant précis. La seule chose qu'elle connaissait de lui, c'était son prénom, Ulfric. Pour ce qui est du poste qu'il occupait au château, Crescenda ne le connaissait pas du tout. Mais pour qu'elle se trouve seule dans la salle du trône en compagnie de Ulfric et de l'Ystar, cela signifiait que Nikolaï avait confiance en cet homme et c'était le principal. En parlant d'Ulfric, ce dernier retira le sceau royal qui ornait le document avant de tendre les parchemins à la jeune femme qui accepta le présent sans dire un mot. Crescenda ouvrit alors le parchemin pour pouvoir consulter son contenu lorsque l'Ystar prit la parole pour lui expliquer la situation.

- Vous n'êtes pas en retard Crescenda, ne vous blâmez pas. Ce parchemin vous octroi une place dans le prochain navire diplomatique en partance pour Borrosif, dans 2 jours. Une fois là bas, je vous charge d'étudier les rapports qu'ont les Borrosiens avec Kamerlan, en priorité les nobles et surtout l'Empereur Acherich. La situation étant de plus en plus tendue, je veux en apprendre plus sur ses intentions. Acceptez vous?

Par réflexe, lorsqu'elle entendit la voix de l'Ystar, l'alchimiste se tourna vers lui, et comme toutes les fois où elle se trouvait devant lui, la jeune femme resta sans voix. Cet homme l'impressionnait toujours et il avait servi d'exemple pour tout le peuple de Kamerlan. Tous les Kamis ne cessaient pas de raconter les exploits de l'Ystar et de la façon par laquelle il est arriver sur le trône. Il avait réussi à gravir le plus haut sommet alors qu'il n'avait que 9 cycles ! Personne d'autre n'avait réussi un tel exploit à cet âge là, et il avait même réussi à terrasser Frandrift, une bête légendaire que l'Ystar avait réussi à apprivoiser. Et il ne fallait pas oublier une chose : Nikolaï avait toujours dirigé son peuple avec respect et les Kamis lui devaient beaucoup, y compris Crescenda. L'Ystar ne le savait pas mais si l'alchimiste se trouvait devant lui aujourd'hui, c'était en partie grâce à lui. C'était sa force et son caractère qui avaient donné le courage à l'alchimiste de surmonter les épreuves et d'aller de l'avant. Nikolaï ne le savait pas mais 4 cycles auparavant, il avait sauvé Crescenda et elle lui devait la vie. Alors pour l'Ystar, l'alchimiste était prête à tout, même à donner sa vie pour sauver celle de l'Ystar.

L'alchimiste ferma les yeux. Décidément, elle s'était à nouveau laissée aller et avait fait apparaitre une autre de ses faiblesses, chose qu'elle ne pouvait pas se pardonner. La jeune femme jeta un dernier coup d’œil sur le parchemin que Ulfric lui avait confié avant de refermer le document et d'observer l'Ystar plus attentivement. Cet homme inspirait vraiment le respect et Crescenda se sentait légèrement intimidée en l'observant, même si elle tentait de rester forte. L'alchimiste hocha la tête avant de s'expliquer à son tour.

C'est avec joie que j'accepte cette mission. Je prétexterais un voyage à Borrosif pour découvrir de nouveaux spécimens de plantes et je surveillerais les agissements de l'armée Borrosen envers notre patrie. Si quelque chose s'annonce, je ferais en sorte de vous prévenir rapidement.

Cette mission tombait à pic, l'alchimiste ayant prévu de se rendre à Borrosif pour récolter de nouvelles plantes, elle allait pouvoir surveiller davantage les faits et gestes de la noblesse Borrosen. Cela laissa perplexe la jeune femme car c'était la première fois que l'Ystar lui donnait une mission aussi importante que celle là, qui visait non seulement la noblesse Borrosen mais aussi l'empereur Borrosen lui-même, l'empereur Achérich Duncan Sombrecoeur. Crescenda savait que cette mission ne serait pas comme les autres, qu'elle serait encore plus dure et plus dangereuse que toutes les autres mais pour que Nikolaï lui confit personnellement cette mission, cela signifiait qu'il avait confiance dans les compétences et capacités de la jeune femme. Néanmoins, par curiosité et par inquiétude, l'alchimiste ne put s'empêcher de poser une question, et s'excusa d'avance.

Ystar... Pardonnez ma curiosité mais... Je ne peux m'empêcher de m’inquiéter à propos de cette mission...

L'alchimiste ne pouvait s'empêcher d'être légèrement gênée, ne sachant pas comment l'Ystar allait répondre à sa question mais n'aimant pas avoir des doutes, Crescenda prit une grande inspiration avant de se lancer.

C'est la première fois que vous me demandez de surveiller davantage les gestes de l'empereur de Borrosif... Cela signifie que le danger est de plus en plus présent... ?

Les rumeurs se répandaient facilement, dont celle qui disait que Borrosif préparait secrètement une armée pour attaquer Kamerlan par surprise. Le fait que l'Ystar confie une telle mission à l'alchimiste ne faisait que souligner cette rumeur, et accentuait l'inquiétude de la jeune femme qui, inconsciemment, baissa le regard. La guerre n'annonçait que des mauvaises choses et l'alchimiste ne souhaitait pas voir le sang de ses semblables. Si elle pouvait apporter des informations et éviter ce massacre, alors elle ferait son travail.

Ayant remarqué la gène chez la jeune femme, Nikolaï s'était demandé si il avait commit une indélicatesse mais lorsqu'elle lui demanda de confirmer les rumeurs qui couraient déjà dans le pays, l'Ystar sut que ses hésitations étaient dues au caractère inquiétant de ses bruits de comptoir. Mais il n'était pas dans son intérêt de lui cacher la vérité, pas à elle. Un espion n'était que plus efficace lors ce qu'il était au courant de la situation dans laquelle il devait opérer. Et puis-ce qu'elle acceptait une mission d'une dangerosité certaine, lui mentir aurait été injuste.
L'Ystar se leva de son trône et se dirigea vers la terrasse après avoir fait signe à Crescenda et à Ulfric de le suivre.
De là, ils possédaient une vue magnifique sur toute la ville en contrebas, grouillante d'activité et de vie tandis que le soleil disparaissait paresseusement à l'Ouest, derrière les montagnes blanches. Le Roi de l'Hiver s'appuya sur la rambarde de pierre et désigna à son espionne un point vers le bas du glacier.

"Cet homme est l'ambassadeur de Borrosif. C'est lui qui est chargé de parler au nom de son Empereur, Acherich, devant moi. Cela fait trois semaines que je le convoque régulièrement pour lui demander des explications sur des navires kamis qui disparaissent non loin des côtes de son pays. Il n'a pour l'instant déployé qu'insolence et mépris à mon égard. Il ne cesse de me déclarer que lui et son seigneur ont des affaires plus urgentes à régler! Comme si une guerre était aussi insignifiant que de la boue sur leurs manteaux! Je sais qu'il parle sous les ordres d'Acherich. Je sais que l'Empereur de Borrosif me provoque volontairement. Et je ne pourrais pas me faire insulter encore longtemps."

Il se tourna vers Crescenda, une profonde lassitude empreinte sur son visage. Ses mains tremblaient, sa voix n'était plus qu'un souffle rauque chargé de ressentiment mais aussi de crainte. Son regard gris d'opale rencontra celui de la jeune femme et se plongea dans le sien. Tout ce qu'il venait de dire, il l'avait gardé pour lui jusque là mais à présent qu'il savait pouvoir parler sans crainte ni retenue, les mots semblaient se bousculer dans son esprit. A dire vrai, il jouait la patience et l'apaisement devant l'ambassadeur mais la situation le torturait. A tel point qu'il avait faillit transpercer le borrosien plusieurs fois. Seul le poids de sa couronne l'en avait retenu. De pouvoir s'en décharger quelques instants le soulageait au delà de ce qu'il aurait cru possible.

"La guerre arrive. Elle était prévisible du temps de mon père mais ces derniers temps, les Sombrecoeurs semblent la désirer ardemment. Et ils ont leurs raisons : une armée entrainée, puissante, un armement supérieur dans certains domaines, une plus grande discipline que la notre, le soutient de Caelicia... Mais les sudistes nous méprisent. Ils nous voient comme un ramassis de sauvages à peine sortis de leur caverne. Ils n'imaginent ni notre nombre ni notre honneur ni notre habilité à manier l'acier et à dompter la mer ni la puissance de nos bras. Puissent ils continuer à le croire! Croyez moi Crescenda, je n'ai jamais voulu que le bien être de mon peuple. J'ai retenu cette leçon de mon père et si Borrosif renonce au conflit, je ferais de même avec joie. Néanmoins je ne peux plus me permettre d'attendre patiemment que leur flotte arrive à nos portes! Le moindre sang Kami versé m'est insupportable et si il faut combattre, je veux que tous les bras qui combattent pour moi soient armés et prêts à frapper.
C'est là que vous intervenez. Je connais mon peuple, ses dirigeants mais je suis ignorant à propos de Borrosif. Je me refuse à faire les mêmes erreurs que eux. Je ne les sous estimerais pas. Et pour m'en apprendre plus...J'ai besoin de vous.

A mesure qu'il évoquait l'avenir, le dos vouté de l'Ystar s'était redressé et ce dernier parlait alors avec toute sa verve et son enthousiasme. Alors qu'il avait semblé anéantit par ses propres mots, le simple fait de pouvoir compter sur des Kamis fidèles suffisait à le remettre dans la peau de celui qu'il était vraiment. Et derrière le politicien forcé resurgissait le guerrier, le chef de guerre, le meneur, l'Ystar.

[hrp]Vraiment désolé du retard, beaucoup de taff IRL![/hrp]

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Une fois la question posée, l'alchimiste ne savait pas comment allait réagir l'Ystar. On pouvait considérer sa question comme un élan de curiosité ou encore un manque de respect. Elle eut cependant très vite la réponse à ses questions, l'Ystar se leva et fit signe à Crescenda et à Ulfric de le suivre avant de se diriger vers le balcon. La jeune femme exécuta aussitôt cet ordre et s'approcha du balcon. La surprise s'empara instantanément d'elle, c'était la première fois qu'elle avait une vue aussi superbe de Ivanologl. Le château était le point culminant du glacier et on pouvait voir tous les différents quartiers de la cité. L'alchimiste n'avait jamais eu une vue comme cela lorsqu'elle vivait dans le quartier Edelweiss. Au moins de cette façon, l'Ystar pouvait surveiller son peuple et garder une motivation imparable.

Tout en pointant quelque chose en bas du glacier, Nikolai continua son discours, expliquant que la personne qu'il pointait était un ambassadeur de Borrosif. En entendant ce mot, un frisson parcourut l'alchimiste. Ses soupçons étaient malheureusement vrais, il semblait bien que Borrosif commençait à attaquer Kamerlan tout en faisant mine d'ignorer tout ce qu'il se passait. Et lorsque l'Ystar se tourna vers Crescenda et que leurs regards se croisèrent, la jeune femme ne put décrocher son regard du sien. Elle y voyait de la détresse et de la fatigue et même si Nikolai était quelqu'un de très fort, certaines choses étaient difficiles à surmonter. Cette situation contre Borrosif semblait l'épuiser et cela inquiétait l'alchimiste qui commençait à s'inquiéter de l'état de l'Ystar. Néanmoins et comme toujours, la jeune femme resta de marbre, tentant de cacher cette inquiétude qui grandissait en elle. C'est alors que ce dernier termina son discours et se redressa, montrant alors toute sa puissance et sa grandeur. Crescenda préférait nettement le voir dans cet état et inconsciemment, l'alchimiste laissa apparaître un petit sourire.

Ne vous inquiétez pas Ystar... Je sais que vous ne souhaitez que le bien de votre peuple. Durant toutes ces années, nous avons pu vivre comme nous le souhaitions et nous avons tout ce dont nous avons besoin. Les Kamis vivent paisiblement, à l'inverse des Caeliciens, ce peuple opprimé par le Roy. Vous savez, nous vous devons énormément et quoi qu'il arrive, nous continuerons toujours de croire en vous.

L'alchimiste parlait pour tous les Kamis de cette manière et elle savait pertinemment qu'ils pensaient tous comme elle. Ils ont eu beaucoup de chance d'avoir un Ystar comme Nikolai, la jeune femme n'osait pas imaginer ce qu'il se serait passé si jamais quelqu'un du même genre que l'empereur de Borrosif était sur le trône. L'alchimiste ne savait même pas si elle serait au même endroit dans ce cas là car étant donné que c'était grâce à l'Ystar qu'elle se trouvait ici, elle aurait pu être morte depuis quatre cycles. Crescenda posa délicatement sa main droite sur son buste avant de se baisser légèrement, comme si elle voulait de nouveau s'incliner devant Nikolai mais cette fois-ci, c'était plutôt pour lui montrer un certain respect et le remercier.

Je pense que je ne suis pas la seule à vous dire cela mais sachez que je serais prête à tout pour protéger ma patrie, et c'est donc pour cela que j'ai accepté votre mission, même si elle est beaucoup plus dangereuse que toutes les autres missions que vous m'aviez confié auparavant. J'ai une dette envers vous et je compte bien continuer à vous servir tant que je le pourrais.

Impossible de savoir si ses paroles allaient toucher l'Ystar ou non mais pour une fois, Crescenda avait dit tout ce qu'elle pensait. Cela l'étonnait car d'habitude, elle restait froide, distante et ne révélait jamais rien de ses intentions mais une drôle de sensation l'avait envahi, comme si elle pouvait se confier sans soucis à Nikolai. De toute façon, elle n'allait plus tarder à quitter les lieux, il fallait qu'elle commence à préparer ses affaires pour pouvoir partir en direction de Borrosif et ainsi commencer sa mission.

Spoiler:

Les réponses que Crescenda offrit à ses craintes le frappèrent au coeur. La détermination de la jeune femme répondant à la sienne, il s'apaisa. Il avait longtemps craint qu'il serait seul à désirer entrer dans ce conflit, que son peuple ne le suivrait jamais, qu'il se détournerait de lui. Car la guerre ne plaisait qu'aux exaltés et aux ambitieux et les Kamis ne l'étaient pas. Enfermé dans sa citadelle depuis des mois à étudier les cartes, les rapports des espions, les lettres d'Acherich et d'Isidil ainsi que des centaines d'autres tâches incombant à un roi, Nikolaï avait perdu le lien avec son peuple. Il ignorait comment celui ci le voyait, ce qu'il pensait de cette guerre, de leurs ennemis. Il avait oublié le plaisir qu'il avait autrefois de se balader sur les places des marchés de la capitale, à rencontrer ses sujets, les observer, boire et chanter avec eux...Peut être était il temps de sortir des montagnes de papiers et de retourner vivre à l'air libre. L'Ystar se sentait comme un oiseau qui serait resté trop longtemps dans une cage d'or que l'on viendrait d'ouvrir.
Il se tourna vers Ulfric. Ce dernier était muet, comme à son habitude mais il vint placer sa main sur l'épaule de son roi.
Un simple geste d'amitié qui signifiait tout. Car si le guerrier n'avait jamais été bavard, sa loyauté n'avait jamais faillit. Nikolaï soupira de soulagement. A présent qu'il était convaincu de pouvoir compter sur eux, il se sentait prés à faire ce qu'il avait prévu depuis quelques semaines.

"Merci mes amis. Si tous les habitants de notre terre mère de Kamerlan me sont aussi dévoués que vous, nul doute qu'Acherich ne s'emparera jamais de notre pays. Cette terre que nos ancêtres ont conquit, ce Nord au sein duquel nous vivons...Dire qu'il nous appartient serait trop orgueilleux. Mais nous sommes les seuls à le mériter. Les seuls hommes assez forts pour y vivre et y être heureux...Et il restera notre! Crescenda, allez faire vos préparatifs! Je compte sur vous!

Il aurait pu l'embrasser sur le front comme certains officiers le faisaient dans l'armée. Oui, il aurait pu mais il n'osa pas. L'Ystar se contenta d'un salut "main sur le coeur" et d'un sourire franc même si il brulait d'en faire plus. Crescenda n'était pas à lui et elle avait vécu un drame amoureux, il le savait bien. Elle n'aurait surement pas envie d'une telle aventure et il ne voulait pas la lui imposer. En l'envoyant dans les terres de l'ennemi, il lui demandait déjà beaucoup.
Il s'éloigna, suivit d'Ulfric, en tentant de masquer le mieux possible son trouble. Il était Roi et un roi n'a aucune faiblesse.

[hrp]Etant donné mon retard, j'ai préféré achever le rp afin de ne pas bloquer ton perso plus longtemps! Désolé du retard![/hrp]

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